Le passé futur d'un psychopathe :
J’aperçus dans l’éveil d’un matin
Par-delà la brume sourdant d’un bois,
Un lapin humant belle odeur de saison,
Reniflant, écoutant, par petits bonds,
Il offrit à mon cœur, simple joie,
A la terre, solitaire, douce compagnie
Et, d’un pas léger, j’allas paisible,
Sur mon chemin, croisas, plus loin,
A quelques arpents, un homme au fusil,
Vêtue camouflage, d’un pas rieur,
Sourire vainqueur, altier décideur,
Un instant après, en ce bois tranquille,
Il y eut un bruit avec écho dans le lointain ;
Ce jour-là, comme seul un ciel gris
Crée les fragiles matins chagrins,
Un triste sir usa de son vil fusil
Et triste sort fut la vie du lapin…
Qu'elles furent nombreuses mes larmes,
Tout juste aprés ce terrible drame
Et mon pas plus pressant, fuir,
Le sang versé, la plaîne entachée, fuir,
La joie narcissique, cynique, du peine à jouir
Toujours plus haut vers le sommet,
Et, par moult chemins et cent sentiers,
Au-détours de l'un, apparaissa à mon coeur
De nombreux yeux d'or, meute sans peur,
L'instant d'aprés, disparue, par enchatement,
Déposant en mon âme un doux sentiment,
Dont je ne pus m'ennivrer totalement
Tellement fort fût le bruit assourdissant
D'une séche détonation, l'instant d'aprés,
A perdre haleine, je découvris le sang versé,
Une meute en fuite et le rire narquois d'un décérébré,
Fusil fumant, regard injecté de sang, humain dégénéré...
Alors, je pris soin de monter, encore monter
Là où les bouquetins sont emplis de curiosité
Pour le visiteur campé sur ces deux pieds,
Perplexe devant ce surprenant vertébré
Et, tout à ma quête de paix, surpris d'autant,
Je fus de découvrir une enfant de huit ans,
Me demandant quels étaient ces bruits assourdissants
Ayant apeuré toute la montagne et les être vivants ;
Mais alors que j'allas au-devant d'elle, elle fût projetée,
Par un bruit sec retentissant, de son visage se mit à couler,
Comme riviére, par l'orifice nouvellement créé, du sang,
Et au loin, je l'entendis crié de joie en s'élançant,
Vers sa proie, une enfant, et lorsque avec rage, le toisant,
Pour ce qu'il eut fait, il me répondit, avec sourire narquois,
Qu'il était désolé, mais dans les plaines, les prés et les bois
Il n'y avait plus de proies, mais sur terre bien trop d'enfant
Un de plus un de moins n'était pas son affaire, seule comptait,
Dans son paradis, notre pitoyable enfer, la chasse aux trophés.
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